Morte di un visionario
Sankara, l’eroe assassinato (italiano/ français)
Sono già 20 anni da quando Thomas Sankara, presidente del Consiglio superiore della rivoluzione, scompariva in un colpo di stato sanguinoso, perpetrato dal suo amico e fratello d’armi, Blaise Compaoré.
La rivoluzione burkinabè era una curiosità per alcuni e una speranza
di rinnovamento africano per numerosi giovani del continente e della diaspora. Morto Sankara, il dubbio e lo scetticismo si inculcano nello spirito di una frangia della popolazione africana. Come la fenice che rinasce dalle ceneri, l’eroe è più che mai di ritorno nel cuore dei giovani.
Thomas Sankara è caduto il 15 ottobre 1987 sotto i colpi di un commando incaricato della sua sicurezza. Si sapeva che le cose non andavano bene tra i principali dirigenti della rivoluzione, ma difficilmente si sarebbe immaginato quello che poi è successo. Si sperava piuttosto che i belligeranti avrebbero infine trovato un compromesso, non solo nell’interesse del loro progetto rivoluzionario, ma anche nella salvaguardia dell’amicizia che legava i due uomini: Blaise e Sankara. Ma nulla di tutto questo è valso. Bisogna credere che le contraddizioni erano tali che non c’era più alcun mezzo di riconciliarli.
Sankara aveva già nel suo spirito, il corso tragico che gli eventi avrebbero preso: «Fino a che c’è la rivoluzione – aveva dichiarato in uno dei suoi interventi improvvisati – ci sarà la reazione, la contro-rivoluzione. E l’opposizione alla rivoluzione prenderà tutti i tipi di forme e beneficerà di tutti i tipi di sostegno. Il primo nemico della rivoluzione è l’imperialismo all’opera. Non posso dirvi che abbiamo definitivamente eliminato tutti i rischi. L’imperialismo può in ogni momento tentare di fare qualcosa. Tenterà di appoggiarsi su questa o quella persona che è contro la rivoluzione, all’esterno o all’interno del Burkina Faso …».
Allora, la morte di Sankara è stata un colpo dell’imperialismo? La domanda resta senza risposta. Si constata che la rivoluzione non gli è sopravvissuta, ma alcuni si chiedono se lo stesso Sankara non avrebbe preso un’altra strada, visto che il processo era a un impasse. Una parte importante della gioventù africana preferisce tenersi lontana da queste ipotesi e congetture, per attaccarsi a una certezza: Sankara era un rivoluzionario determinato e Blaise il braccio armato della contro-rivoluzione. Persuasa che l’Africa continua ad aver bisogno di una rivoluzione, Sankara ne resta la figura mitica agli occhi della gioventù, con le sue idee e il suo supporto ideologico.
Molti africani non hanno conosciuto fisicamente Sankara. Ma le sue prese di posizione sulla dipendenza dell’Africa dall’Occidente, la sua concezione di sviluppo endogeno, il posto della cultura nello sviluppo, l’emancipazione della donna africana hanno contribuito alla sua notorietà su tutto il continente africano e in America Latina.
Sul piano artistico il «sankarismo» conosce oggi un certo successo. Ci sono sempre più artisti che si ispirano al suo esempio, nel campo musicale e nella produzione letteraria.
In certe capitali africane, come Accra e Brazzaville, delle piazze e delle vie portano il suo nome. Nonostante ciò in Burkina Faso, suo paese natale, c’è ancora intolleranza. Non mausolei né strade in suo omaggio. Dopo la crisi nata dall’assassinio del giornalista Norbert Zongo (13 dicembre 1998, ndr), una giornata nazionale del perdono è stata istituita. Ne è risultato un monumento dedicato a tutti i martiri. Ma non sembra che si sia ancora pronti a riconoscere il ruolo eccezionale che lui ha giocato come leader della rivoluzione burkinabè attraverso opere pubbliche a lui dedicate.
Sul piano politico si contano una decina di associazioni e partiti che rivendicano la sua eredità, ma la rappresentazione in parlamento resta debole. Nonostante questo si assiste in Africa, in Europa e in America Latina alla nascita di club Thomas Sankara che si attivano per preparare il ventesimo anniversario della morte dell’eroe. Occorre anche notare la Campagna internazionale giustizia per Sankara. Si tratta di una procedura giuridica portata avanti da avvocati burkinabè e inteazionali allo scopo di ottenere giustizia per Thomas Sankara.
Un’altra manifestazione internazionale è stata la creazione del villaggio della gioventù «Thomas Sankara» al Forum sociale policentrico di Bamako nel 2005. Nel corso del quale i partecipanti decisero di creare una cornordinazione internazionale per la preparazione del ventesimo anniversario.
Questo avvenimento che avrà una portata mondiale sarà l’occasione di rilanciare il «movimento sankarista» in un momento in cui il partito al potere sta cercando di riprendere in mano in modo totale la vita politica del paese.
Voilà déjà 20 ans que Thomas Sankara, président du Conseil supérieur de la Révolution disparaissait dans un coup d’Etat sanglant perpétré par son ami et frère d’armes, Blaise Compaoré. La Révolution burkinabè était une curiosité pour les uns et un espoir de renouveau africain pour de nombreux jeunes du continent et de la diaspora. Sankara mort, le doute et le scepticisme s’installèrent un temps dans l’esprit d’une frange de la population africaine. A l’instar du phoenix qui renaît de ses cendres, le héros est plus que jamais de retour dans les cœurs des jeunes.
Thomas Sankara est tombé le 15 octobre 1987 sous les balles d’un commando du régiment chargé de sa sécurité. On savait que les choses n’allaient plus entre les principaux dirigeants de la Révolution, mais on avait de la peine à imaginer ce qui est arrivé. On avait plutôt espéré que les belligérants allaient finir par trouver un compromis, non seulement dans l’intérêt de leur projet révolutionnaire, mais aussi dans celui de la sauvegarde de l’amitié qui unissait deux hommes : Blaise et Sankara. Mais rien de cela n’a tenu. Il faut croire que les contradictions étaient telles qu’il n’y avait plus aucun moyen de les réconcilier. Sankara avait intégré dans son esprit, le cours tragique qu’elle a pris : « Tant qu’il y a la révolution avait-il déclaré dans une de ses interventions improvisées, il y aura la réaction, il y aura la contre-révolution. Et l’opposition à la révolution prendra toutes sortes de formes et bénéficiera de toutes sortes de soutiens. Le premier ennemi de la révolution, c’est l’impérialisme qui travaille. Je ne peux pas vous dire que nous avons définitivement écarté tout risque. L’impérialisme peut à tout moment tenter de faire quelque chose. Il tentera de s’appuyer sur telle ou telle personne qui est contre la révolution, à l’extérieur, à l’intérieur du Burkina Faso… »Alors, la mort de Sankara était-elle vraiment un mauvais coup de l’impérialisme ? La question reste posée. L’on constate toutefois que la révolution ne lui a pas survécu, mais certains se demandent si Sankara lui-même n’aurait pas opéré un virage, vu que le processus était dans une impasse. Une partie importante de la jeunesse africaine préfère se tenir loin de ces hypothèses et conjectures pour se cramponner à une certitude : Sankara était un révolutionnaire déterminé et Blaise, le bras armé de la contre-révolution. Persuadée que l’Afrique a besoin d’une révolution, Sankara en est la figure mythique aux yeux de la jeunesse, ses idées, le support idéologique.
Que reste t-il aujourd’hui de Sankara ?
Beaucoup d’Africains n’ont pas physiquement connu Sankara. Mais ses prises de position sur la dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’Occident, sa conception du développement endogène, la place de la culture dans le développement, l’émancipation de la femme africaine ont fait sa notoriété politique sur l’ensemble du continent africain et en Amérique latine. Sur le plan artistique, le sankarisme connaît un certain succès. Les artistes sont de plus en plus nombreux à s’inspirer de son exemple dans le domaine musical et de la production littéraire. Dans certaines capitales africaines comme Accra, Brazzaville, des places et des rues portent son nom. Cependant au Burkina Faso, son pays natal, c’est encore la crispation. Pas de mausolée ni de rue à son hommage. Après la crise née de l’assassinat du joualiste Norbert Zongo, une Jouée nationale de pardon a été instituée. Il en est résulté un monument dédié à tous les martyrs. Mais on ne semble pas encore prêt à reconnaître le rôle exceptionnel qu’il a joué en tant que leader de la révolution burkinabè à travers notamment des œuvres publiques qui lui sont personnellement dédiées. Sur le plan politique, on compte une dizaine d’associations et de partis politiques qui revendiquent son héritage mais leur représentation reste assez faible au niveau du Parlement. Néanmoins on assiste en Afrique, en Europe et en Amérique latine à la naissance de clubs Thomas Sankara qui s’activent à la préparation du 20 ème anniversaire de la mort du héros. Il faut aussi noter la Campagne Inteationale Justice pour Sankara. Il s’agit d’une procédure juridique développée par des avocats burkinabè et inteationaux en vue d’obtenir justice pour Thomas Sankara. Autre manifestation inteationale, c’est la création du village de la jeunesse « Thomas Sankara » au forum social polycentrique de Bamako en 2005 au cours duquel les participants décidèrent la mise en place d’une cornordination inteationale pour la préparation du 20 ème anniversaire. Cet événement qui aura une portée mondiale sera l’occasion de relancer le mouvement sankariste à un moment où le parti au pouvoir est en train d’opérer une reprise en main totale de la vie politique nationale.
Germain Nama